Biodiversité de la communauté fongique tellurique au niveau de la rhizosphère du blé et biocontrôle des populations de parasites

Abstract

Le blé (Triticum spp.) constitue une céréale d'importance primordial à travers le monde. Cependant, cette culture est souvent attaquée par des bioagresseurs tels que les champignons telluriques ce qui entraîne des pertes de rendement. Des prospections réalisées lors des campagnes agricoles 2018-2019 et 2019-2020 dans le nord-ouest Algérien ont été consacrées à l'évaluation de l'importance des maladies telluriques et à l'isolement et à l'identification des espèces fongiques pathogènes, saprophytes et antagonistes présentes dans la rhizosphère du blé. L'inventaire des champignons telluriques a révélé la présence des genres suivants : Fusarium, Alternaria, Penicillium, Mucor, Aspergillus, Rhizoctonia, Ulocladium, Stemphylium, Bipolaris, Pythium, Trichoderma, Chaetomium et Cladosporium, dominance du genre Fusarium (17%). Ce dernier a fait l'objet d'une étude morphologique, pathologique et moléculaire. Les tests de pathogenicité ont montré que certaines de ces espèces sont responsables de la pourriture du collet chez les plantules de blé, avec une sévérité s'étant jusqu'à 86.83%. Afin de lutter contre les espèces les plus virulentes, des tests biologiques ont été réalisés avec des agents potentiellement antagonistes tels que les rhizobactéries et les champignons du genre Trichoderma. Les résultats ont démontré une variation de l'efficacité de ces agents en fonction des espèces ciblées. Le test de confrontation directe a révélé que Pseudomonas azotoformans et Trichoderma gamsii sont très efficaces avec une réduction de la croissance mycélienne des agents pathogènes supérieure à 65 %. Ces résultats ont été confirmés par des tests enzymatiques ainsi que d'autres tests pour l'identification de certains métabolites secondaires. Les propriétés métaboliques de ces souches microbiennes ont été quasiment différentes en fonction de l'espèce testée. Des essais en serre ont montré que l'application combinée de ces agents a permis de réduire significativement la sévérité de la maladie jusqu'à 90%, ainsi que d'améliorer la croissance des plantes. Par ailleurs, une autre approche de lutte biologique contre la pourriture des racines et du collet du blé a été étudiée en évaluant les propriétés antifongiques et antioxydantes de Citrus aurantium, dont l'huile essentielle extraite des feuilles a réduit la croissance mycélienne de F. pseudograminearum jusqu'à 98.41%. . La composition chimique de cette huile essentielle a révélé la présence de nombreux composés actifs, notamment le limonène, l'acétate de géranyle, le géranial, le citral, le linalol et l'acétate de linalyle.