Biomarqueurs prédictifs et nouvelles stratégies en thérapeutique des extraits polyphénolique de l’Atriplex halimus : évaluation de la flore intestinale suite à un traitement chimio-thérapeutique chez des patients souffrants d’un cancer colorectal.

Abstract

Cette thèse réunit un ensemble de recherches à différents volets sur une plante médicinale largement utilisée par la population locale l’Atriplex halimus «Guetaf» : Une enquête ethnobotanique, l’analyse des phyto-constituants, la toxicité ainsi que l’objectif principale de l’étude: l’évaluation de l’activité anticancéreuse par deux traitements (préventif et curatif) et la caractérisation du microbiote intestinal. Le protocole consiste en l’induction du cancer colorectal par le 1,2-Diméthylhydrazine (DMH) chez les rats males de race Wistar. A cet essor, deux types de traitements ont été élaborés : Le traitement préventif lors de l’induction du cancer, composé de trois groupes traités par l’extrait de la plante à différents moments : T0, T5 et T15. Le traitement curatif réalisé une fois la tumorogénése établie sur trois groupes de rats qui ont reçu différents traitements: l’extrait de la plante, la chimiothérapie (Xélox) et la combinaison des deux (extrait de la plante et chimiothérapie). Les résultats obtenus de l’enquête ethnobotanique sur l’Atriplex h. ont clairement démontré son importance dans la phytothérapie Algérienne pour le traitement de différentes pathologies. L’étude phytochimique a prouvé la richesse de l’extrait de la plante en phytoconstituants bénéfiques pour la santé avec un polymorphisme des molécules phénoliques dont Trois acides phénoliques et des flavonoïdes, Le composé le plus émergent est la Catechine avec un taux de (717 μg/g DM) suivie de la Rutine (360,84 μg/g DM) ainsi qu’une importante activité antioxydante. L’évaluation de l’activité anticancéreuse de l’extrait de la plante a montré des effets protecteurs contre le cancer colorectal. Un effet préventif, par l’utilisation de l’extrait en même temps que le DMH qui a diminué le nombre de foyer de crypte aberrante (AFC) de (13%) et a modulé le taux des marqueurs tumoraux ACE et CA19.9 de (0.15 et 0.27 ng/ml) comparé aux groupe DMH qui présentent des taux de (6.14 et 10.15 ng/ml) respectivement. En plus, un effet curatif, indiquant des résultats intéressants suite à l’utilisation de l’extrait de la plante en combinaison avec la chimiothérapie par : la protection des fonctions vitales (hépatiques et rénales), un aspect histologique bénin ainsi que des taux des marqueurs tumoraux proches de la normale. Par ailleurs, l’analyse du microbiote intestinal montre un polymorphisme en faveur des germes aérobies et anaérobiques pathogènes chez les rats DMH avec des taux de (6,3, 11,3 Log UFC/g) comparé au groupe témoin avec des taux de (5,12, 9,7 Log UFC/g) respectivement. Par contre, l’utilisation des traitements à base d’extrait de la plante et le traitement combinant chimiothérapie et plante procure les meilleurs résultats avec des taux élevés de probiotique tel que Lactobacillus sp. En conclusion, l’Atriplex halimus est une plante très riche en phytoconstituants ce qui explique son utilisation dans le traitement de différentes pathologies en médecine traditionnelle. Notre étude a permis de démontrer son rôle chimio-préventif et synergique avec la chimiothérapie en renforçant sa potentialité anti-tumorale et en réduisant ses effets secondaires ainsi qu’une importante activité anti-inflammatoite et antimicrobienne.