Les ravageurs des denrées stockées: Importance économique et développement d’une approche de lutte intégrée

Abstract

Les denrées stockées sont constamment menacées par plusieurs agents de détérioration qui sont responsables des pertes qualitatives et quantitatives dont les insectes et plus particulièrement Sitophilus oryzae et Tribolium confusum. Afin de contribuer à l’élaboration d’une stratégie de lutte intégrée vis-à-vis de ces deux ravageurs, un ensemble de méthode de lutte a été évalué sous des conditions contrôlées de laboratoire(T : 28°C et H 75%). On se basant sur les résultats d’identification moléculaire de T confusum et S oryzae. l’ADN des deux espèces amplifiées était avec précision (99,99%). L’étude bioécologique réalisée pour chaque espèce a démontré l’intérêt des paramètres biologiques tel que la fécondité, la fertilité, la longévité, la durée du cycle de développement ainsi que la durée d’incubation dans la maitrise des ravageurs au temps opportun quelque soit la méthode de lutte utilisée. l’inventaire des insectes des denrées stockées étudié a révélé que S oryzae et T confusum sont très fréquentes, leurs pourcentage d’attaque (PA%) calculé est respectivement 98,42% et 95%.Le calcul des rendements des huiles essentielles de Mentha rotundifolia, Mentha pulegium, Satureja calamintha, Thymus vulgaris et Schinus molle est respectivement 1.86,1.77, 1.70, 2.04 et 1.65%. Afin de déterminer les molécules responsables de l’effet biocide engendré sur les insectes par l’HE de Thymus vulgaris, une analyse par (CPG/SM) a été réalisée et qui a permis d’identifier 362composés dont le Carcacrol (36.61), Gamma – Terpinene(2.99%), Carvomenthone (3.08%) et p-Cimene (2.11%). De même le criblage phytochimique a révélé que les extraits aqueux sont riches en : polyphénols, flavonoïdes, tanins, terpénoïdes, quinones et anthraquinones .Ces résultats nous ont aidé à expliquer le potentiel insecticide que possède nos plantes. La lutte biologique par utilisation d’une part des plantes médicinales a démontré que les plantes testées possèdent des propriétés bio insecticides remarquables surtout la poudre et l’huile extraite à partir de M. rotundifolia qui ont enregistré des taux de mortalité de (100% ) à la plus faible dose et d’autre part par l’utilisation de l’entomophage Beauveria bassiana qui a causé des taux de mortalité importants (100% ) au bout de 98H. Une autre voie de lutte est étudiée dans le contexte de cet axe de recherche, il s’agit de la lutte physique par exposition des deux espèces à des températures maximales létales comprises entre (37°C et 50°C) et des températures minimales létales comprises entre (0°C et -4°C) pendant deux jours. Ces températures ont engendré des taux de mortalité de 100%. Dans le but de compléter notre approche de lutte intégrée, un test d’un produit de synthèse (le Thiazoline) à la dose de 2μg/ml est réalisé .Les résultats ont montré des taux de mortalité de 100% chez lez deux espèces après 72 heures. Notre recherche est achevée par une étude toxicologique menée sur la ras Wistar pendant 91jours et qui a démontré que les plantes testées comme bio insecticides ne présentent aucun danger sur la santé du consommateur une fois appliquées pour protéger les denrées stockées, encore plus elles possèdent des propriétés antioxydantes puissantes selon nos résultats.