Le ver blanc dans le Nord-Ouest Algérien ; étude bioécologique, moyens et méthodes de lutte.

Abstract

Le ver blanc Geotrogus deserticola (Coleoptera, Scarabaeidae) est une espèce endémique des céréales et responsable des dégâts importants. Au cours des prospections réalisées pendant la campagne agricole 2013-2015 dans les trois wilayas Mascara, Saida et Tiaret, les taux d’infestations les plus importantes sont notées dans la zone de Tiaret et Mascara avec un taux varie de 5 à 20 % respectivement. Dans la zone de Saida le taux d’infestation enregistrée est de 14 %. Les prélèvements réalisés sur le terrain, ont permis d’établir un calendrier d’abondance des stades larvaires. La prédominance du stade larvaire L1 en décembre 2013. Cette abondance de L1 par rapport au stade larvaire L2 et L3 laisse supposer que la sortie des adultes a eu lieu en octobre 2013. La durée de cycle biologique de vers blanc est de deux ans en moyenne pour les mâles et de trois ans pour les femelles. Le suivi de cycle biologique du vers blanc au niveau de laboratoire et dans les champs nous a montré que les premières émergences des adultes de G. deserticola ont lieu au début Décembre et se poursuivent jusqu’à la mi-février. Les femelles ne volent pas et restent à demi enfouies dans le sol, en émettant une phéromone sexuelle pour attirer les mâles. La fécondité des femelles élevées au laboratoire est de (10.16 ± 10.48 oeufs). La ponte, échelonnée sur plusieurs jours, intervient au moins trois jours après les premiers accouplements. L’étude biométrique des stades larvaires du vers blanc basé sur la taille et la largeur des capsules céphaliques des individus récoltés a montré qu’il existe une isométrie (r2 = 0,89 pour L1) : (r2 = 0,85 pour L2) et (r2 = 0,90 pour L3) entre la taille de la larve et la largeur de la capsule céphalique tout au long de la croissance. Plusieurs études récentes ont monté l’efficacité de l’utilisation des champignons entomopathogènes dans la lutte contre les vers blancs. Six isolats de champignons entomopathogènes ont été isolés à partir des cadavres de vers blanc puis identifiés en se basant sur des caractères macroscopiques, microscopique et biométrique. La caractérisation biologique de ces isolats a été basée sur l’effet de milieu de cultures, la température et le pH. Les deux milieux de culture PDA et Sabouraud ont favorisé une bonne croissance de ces isolats. La température optimale pour la croissance de ces isolats est située entre 25 et 30°C. Le pH optimal pour le développent de ces isolats est de 6.5. Deux isolats de Beauveria bassiana (B7, B9), un isolat de Metarhizium anisopliae (M) et un isolat de Paecilomyces fumosoroseus (P3) ont été testés contre les premiers et deuxièmes stades larvaires de G. deserticola dans les conditions de laboratoire par utilisation de trois concentrations 103, 105 et 107 conidies/ml. Une différence significative dans la mortalité a été observée entre les isolats vis-à-vis le premier et deuxième stade larvaire. B. bassiana et M. anisopliae à 107 conidies/ml ont entraîné une mortalité varie de 86.6 à 100 % contre les deux stades larvaires, respectivement. La souche B7 était la plus pathogène où les valeurs de CL50 de l'isolat B7 contre le premier et le deuxième stade larvaire ont été enregistrées 1.10x104 et 1,47x104 conidies/ml, respectivement.