Caractérisation mycotoxicologique des Fusarium et identification des espèces toxinogènes des moisissures dans les blés (Triticum sp.) locaux et importés. Etude du déoxynivalénol (DON).

Abstract

Notre travail a pour objectif, dans un premier temps, l’identification des espèces fongiques toxinogènes et particulièrement celles responsables de la sécrétion du déoxynivalenol sur les blés tendres et durs locaux et importés stockés dans la région de Béchar, et la recherche du DON par CCM et Elisa quantitative. Et dans un second temps, trouver des solutions nous permettant de lutter, voire prévenir la contamination des blés par Fusarium graminearum Chemotype DON, notamment, par la lutte biologique en utilisant d’autres espèces fongiques et des bactéries lactiques autochtones des mêmes biotopes. Les résultats obtenus montrent que les blés analysés sont légèrement acides voire acides (5,41<pH>5,96) et très peu hydratés (5,68<%TE>8,65) ; ainsi qu’ils abritent une flore fongique très abondante et diversifiée. Elles appartiennent aux genres : Aspergillus, Penicillium, Fusarium, Alternaria, Cladosporium et Ulocladium. Le blé local est dominé par les espèces aspergillières et pénicilliennes, pendant que le blé français est dominé par les espèces fusariennes et pénicilliennes. De plus, nous avons enregistré de fortes quantités en DON sur le blé importé (62,96% de BT et 55,56% de BD), dépassant jusqu’à huit fois les normes européennes. Par ailleurs, la croissance mycélienne des isolats de F. graminearum dépend des facteurs de l’environnement notamment, la température (5<20-25>30), le pH (2<7>11), l’Aw (entre 0.995 et 0.98) et la concentration en NaCl (corrélation négative), et également, des autres espèces fongiques qui sont en compétition avec un taux d’inhibition qui peut atteindre jusqu’à 98%. D’autre part, nous révélons que les bactéries lactiques isolées des mêmes échantillons des blés notamment, Lactococcus lactis, Pediococcus spp, Wesseilla confusa et Tetragenococcus halophilus s’avèrent d’importants candidats pour la lutte biologiques vis-à-vis de F. graminearum Chemotype DON. Ces espèces ont inhibé totalement la croissance mycélienne via des métabolites extracellulaires de nature gluco-péptidique et des phénols. En guise de conclusion, nous pensons que cette étude ouvre la porte à plusieurs perspectives de recherche dans le domaine de la sécurité sanitaire et de la lutte biologique.