La formulation des extraits naturels de plantes médicinalesde la région de Mascaraet évaluation de l’activité antifongique sur Candida albicansisolée cliniquement

Abstract

Les plantes médicinales constituent une immense réserve de nombreuses vertus thérapeutiques, reconnues par les anciens peuples pour soigner les maladies bénignes ou sévères. L’Artemisia herba alba asso et le Citrus aurantium sont marquées par leur haute fréquence d’utilisation par la population indigène de la région de Mascara. Notre objectif vise à formuler des extraits naturels de plantes poussant dans la région de Mascara et d’examiner leurs activités antifongiques in vitro et in vivo contre trois souches de Candida albicans. Le screening phytochimique a dévoilé la richesse de ces plantes en différents groupes chimiques (saponosides, polyphénols, flavonoides, tanins et coumarines). Le dosage des polyphénols extractibles totaux des extraits végétaux par la méthode colorimétrique a permis de signaler un taux de 218,82  0,41 mg EAG/100 d’ES au niveau de l’extrait éthanolique d’Artemisia, suivi par l’extrait méthanolique du zeste et celui des feuilles de bigaradier avec des taux de 144,38  0,12 mg EAG/100 d’ES et 80,82  0,03 mg EAG/100 d’ES respectivement. Cette quantification est confirmée par une analyse par (HPLC-DAD), ou nous avons décelé la prédominance de l’acide vanillique (10,64%) dans l’extrait EAH. Tandis que les autres extraits sont riches en acides phénoliques et en flavonoides. Quarante constituants sont identifiés dans l’huile essentielle d’armoise blanche par la (CPG-SM), avec la présence de Camphre (34,89%) et de chrysanténone (19,60%) comme composants majoritaires. Le rapport de CMF/CMI a permis de constater la nature de l’activité antifongique des huiles et des extraits envers les souches fongiques, issues des femmes ayant souffert des vulvo-vaginites. En outre, l’huile d’Artemisia est dotée d’une activité fongicide, cependant les autres extraits sont considérés comme fongistatique. La DL50 retrouvée chez les rats wistar traités par les extraits et les huiles essentielles est strictement supérieure à 5 g/kg, et avec une absence totale de toute altération tissulaire des reins et de foie. Cependant l’estimation de l’indice d’irritation primaire des pommades formulées indique l’innocuité de ces préparations après contact direct avec la peau. Une meilleure activité anticandidosique est remarquée au niveau des groupes d’animaux infectés traités par les pommades formulées par rapport aux autres ayant reçu la nystatine et le placébo comme traitement antifongique. D’après l’ensemble des résultats, notre recherche peut contribuer à la valorisation des plantes testées dans le domaine pharmaceutique comme une source inestimable de nombreux agents antifongiques.