Impact des phtalates sur l’absorption entérocytaire et leur biodisponibilité

Abstract

En période néonatale, la muqueuse intestinale est immature et particulièrement perméable, notamment aux facteurs environnementaux comme les toxiques, les infections mais aussi les événements stressants. De la bonne maturation de la barrière intestinale va dépendre la mise en place de l'homéostasie intestinale Objectifs L’objectif de ce travail a été d’évaluer les effets d’une exposition gestationnelle et lactationnelle au DEHP, DINP et DEP sur l’absorption intestinale chez le raton en période néonatale. Matériel et méthodes L’étude expérimentale a été réalisée chez des ratons Wistar répartis en 4 groupes, un groupe témoin dont les mères reçoivent uniquement le véhicule (l’huile de mais) à raison de 1 ml/kg/j, Pour les trois groupes traités les femelles reçoivent dans les mêmes conditions que le groupe témoin une dose de DEP (800 mg/kg/j), DEHP ou DINP (380mg/kg/j). Les animaux étaient allaités par leurs mères et pesés quotidiennement. Le sacrifice des animaux a lieu au jour 0, 7, 15, 21 et 30 pstnatal. Des prélèvements d’intestin sont réalisés pour des analyses histologiques et biochimiques. Résultats Dans un premier temps, nous avons montré une altération de la maturation de la barrière épithéliale intestinale chez le raton. Tous les phtalates testés ont réduit significativement le poids des ratons ainsi que la masse de différents organes (p < 0.001) . Le DINP induit une sévère atrophie villositaire, cependant le DEHP provoque des lésions lymphoepithelialles. En plus, une diminution significative de l’expression de la protéine Ki- 67 était notée chez les ratons agés de 0 à7 jours suite au traitement par les trois phtalates (p < 0.0001), cependant vers le 30 jour posnatal une augmentation de l’indice mitotique Ki-67 était observée dans les groupes DEHP et DEP seulement. L’activité de la lactase et sucrase était inhibée par le DEP contrairement au DINP et DEHP qui entrainent une augmentation de l’activité enzymatique (p < 0.05). Dans un deuxième temps, nous avons mis en évidence qu’une exposition in utero et pendant l’allaitement aux phtalates , affecte la perméabilité de l’épithélium intestinal en modifiant la synthèse des protéines de jonctions serrées. Conclusion Ce travail a permis d'identifier l’exposition aux phtalates pendant la période néonatale comme un facteur environnemental important capable d'altérer la fonction intestinale.