Antibiorésistance des entérobactéries d’origine aviaire

Abstract

Les infections dues aux entérobactéries sont à l'origine de pertes considérables dans le secteur avicole. Depuis quelques années, elles ont supplanté les Gram positifs en matière de fréquence de résistances aux antibiotiques en pratique. En vue de déterminer l’antibiorésistance des entérobactéries, nous avons effectué des prélèvements d’origines diverses : oeufs, surface, fientes, poussins, poulets de chair, poules reproductrices et dindes. Après isolement et identification, 200 isolats d’entérobactéries ont été récolté à savoir : Escherichia coli avec un taux de 56%, Proteus mirabilis 20 ,5%, Enterobacter cloacae 13,5% et Klebsiella pneumoniae 10%. Le serotypage à laide de sérums monospécifiques a révélé que 52% des isolats E coli sont non typables, 28% appartiennent au sérotype O1, 14% au serotype O78, et 6% au O2. L’antibiogramme (envers 18 antibiotiques) par la méthode de diffusion sur gélose selon les normes NCCLS a révélé les résultats suivants : Les isolats E. coli montrent les taux d’antibiorésistance les plus élevés : tétracycline 96%, fluméquine 92%, amoxicilline et trimethoprime sulfamethoxazole 91%, enrofloxacine 83%, acide nalidixique 87%. Proteus mirabilis, Enterobacter cloacae et Klebsiella pneumonia montrent les taux suivant (respectivement) : amoxicilline (56, 88, 95%), enrofloxacine (81,64 et 74%), acide nalidixique (83, 84, 90%), tétracycline (100, 87, 89%), trimethoprime sulfamethoxazole (72,80, 79%). De faibles résistances ont été observées pour tous les isolats envers certains antibiotiques : colistine, gentamycine, furanes, chloramphénicol. L’Antibiogramme de 50 isolats Escherichia coli pour des antibiotiques qui ne sont pas testés pour les entérobactéries en médecine vétérinaire et certains antibiotiques à usage humain a révélé que 24% des isolats sont résistants au cefotaxime ; aucune résistance n’a été observée pour la fosfomycine, l’imipenème et l’amikacine. L’ étude de l’antibiorésistance des souches E coli en fonction de leur sérotype révèle que même les isolats non typables ont montré de très fortes résistances telles que enrofloxacine, trimethoprime sulfamethoxazole 100%, amoxicilline 92% et tétracycline 88%. Tous les isolats (100%) étaient résistants à au moins deux (2) antibiotiques, 62% pour 6 antibiotiques et 10 % pour 10 antibiotiques. Pour les résultats de la PCR, Aucun gène Qnr codant pour l’antibiorésistance envers les quinolones n’a été mis en évidence après avoir testé 21 isolats (19 E coli, 1 Klebsiella .p et 1 Enterobacter.c). Cette antibiorésistance est alarmante et responsable de pertes économiques considérables (chute de production et de productivité), au niveau des élevages avicoles à cause de l’échec de traitement d’une part, elle présente un énorme risque pour la santé humaine, suite à la transmission des bactéries résistantes vers ce dernier (directement ou par les aliments).