Etude des effets antifongiques et antimycotoxiques des extraits des plantes médicinales de la région de Béchar

Abstract

Ce travail vise l’étude du pouvoir antifongique et la composition chimique des huiles essentielles de Saccocalyx satureioides Coss. et Dur., Artemisia campestris L., Ammodaucus leucotrichus Coss. & Dur. et Anethum graveolens L. du la région Sud-ouest de l'Algérie. L’extraction des essences a été effectuée par hydrodistillation, la composition chimique des huiles a été déterminé par une analyse chromatographique en phase gazeuse (CG) et par couplage chromatographie en phase gazeuse-spectrométrie de masse (CG/SM). D’autres paramètres physicochimiques ont été déterminés dans cette étude. L’activité antifongique de ces essences a été étudiée vis-à-vis de sept champignons, les huiles et leurs fractions volatiles ont été testées sur la germination, la croissance mycélienne, la sporulation et sur la sensibilité fongique mycotoxicologique. Les plantes locales testées ont fourni un bon rendement en huile essentielle qui s’échelonne entre 2,10% à 2,41% sauf, à celui obtenu à partir d’Artemisia campestris L. qui est 0,37%. Les analyses (CG et CG/SM) ont montré que l’HE de Saccocalyx satureioides Coss. et Dur. est caractérisée par la présence de terpinéol (32,65%) et le thymol (22,26%) comme principaux constituants chimiques, l’HE d’ Artemisia campestris L. est formée en majorité par le spathulenol (27,81%) et le Z,E-farnesol (19,08%), l’HE Ammodaucus leucotrichus Coss. & Dur. est très riche en perilla aldehyde (81,62%), alors que l’HE d’Anethum graveolens L. est dominée par le apiol (32.78%) et la carvone (31,04%). L’HE d’Ammodaucus leucotrichus Coss. & Dur. a montré une forte activité antifongique sur la croissance mycélienne, toutes les souches fongiques ont été inhibées à une très faible concentration minimale inhibitrice (CMI) de l’ordre de 1/3000 v/v, suivie, par l’HE de Saccocalyx satureioides Coss. et Dur. avec une CMI de 1/880 v/v et l’HE d'Anethum graveolens L. avec une CMI de 1/500 v/v. Cependant, l’HE d’Artemisia campestris L. est avérée la moins active avec une CMI de 1/70 v/v. En effet, les résultats obtenus révèlent une inhibition significative par les huiles essentielles ou leur fraction volatile tant sur la sporulation des spores que sur la croissance mycélienne des champignon. Néanmoins, leur action sur la germination est très favorable. De même, les essences faisant l'objet de cette étude ont montré une importante activité antimycotoxinogène vis-à-vis les souches fongiques productrices des mycotoxines, à l'exception de l’HE d’Artemisia campestris L. qui est modérément active.