Etude écologique et agronomique d’un système «culture fruitière – bioagresseur» : cas d’un verger de pommiers dans la région de Mascara

Abstract

En Algérie, la production fruitière intensive subit un usage excessif de pesticides et d’engrais chimiques, perturbant ainsi l'équilibre de l'écosystème. C’est pourquoi, le concept de la production fruitière intégrée (PFI) constitue une alternative à l’usage exclusif des intrants chimiques. Ainsi, la question de recherche centrale de cette thèse vise à clarifier les effets de deux méthodes culturales clés (la taille d'hiver et la fertilisation azotée) sur les interactions du système pommier- Dysaphis plantaginea. Les effets des températures environnantes sur le système y sont également évalués. Nous avons principalement examiné les effets de deux pratiques culturales sur la croissance végétative, la dynamique des populations du puceron et la production de fruits. Les expérimentations se sont déroulées en 2019 et en 2020 respectivement au champ pour la taille et en conditions contrôlées pour la fertilisation azotée. Nos travaux nous ont permis d’apporté beaucoup d’élément nouveaux. Au champ, la dynamique de D. plantaginea décrivait une forme parabolique typique avec une phase optimale d’abondance (fin mai - mi-juin 2019) suivie d’une phase de déclin (mi-juin - début juillet). La croissance végétative des pommiers et l’indice d’infestation étaient proportionnels à l’intensité de taille pratiquée. Les niveaux élevés d'infestation ont affecté la croissance des pousses, en fin de saison. La croissance du fruit était liée à l'intensité de la taille et au degré d'infestation. Le rendement en fruits a augmenté lorsque l’intensité de la taille et l'infestation par les pucerons diminuent. En conditions contrôlées, les doses croissantes d’azote ont amélioré la croissance des pousses, y compris la production de nouvelles feuilles, en fin de saison. Les meilleures performances de croissance ont été obtenues par la dose d’azote intermédiaire de 75 % N. La croissance des pucerons était proportionnelle aux doses d’azote, corrélée avec une croissance importante des pousses. Les températures environnantes maximales ont induits une mortalité naturelle significative des pucerons (15. 61%). L’accroissement des effectifs du puceron était significativement favorisé que par les températures minimales. Néanmoins, la température minimale a affectée beaucoup plus la croissance des pousses que celle des pucerons. Les résultats obtenus fournissent une base solide pour améliorer notre compréhension des interactions entre D. plantaginea et le pommier et les pratiques culturales. Cependant, il existe encore certaines questions de recherche qui méritent d'être élucidées et étudiées en détail.