Activités biologiques de quelques plantes médicinales de la région de Mascara (Algérie).

Abstract

Les plantes médicinales Atriplex halimus et Centaurium erythraea, couramment utilisées dans la médecine traditionnelle algérienne, représentent des sources potentielles de biomolécules bioactives. L'objectif de cette étude était d'évaluer le potentiel antioxydant et antimicrobien de ces plantes ainsi que d'explorer leur composition phytochimique. Les huiles essentielles ont été extraites par hydrodistillation et les extraits ont été préparés par macération dans différents solvants : l'hexane, l'acétone et le méthanol. L'extrait aqueux déodorisé correspond à la phase aqueuse résiduelle de l'hydrodistillation. Les analyses chimiques qualitatives ont permis d'identifier divers composés, tels que les polyphénols, flavonoïdes, tanins, alcaloïdes, stérols, coumarines et saponines, dans les extraits des deux plantes. Les analyses quantitatives ont révélé que l'extrait acétonique d'Atriplex halimus était le plus concentré avec 49,21 ± 0.51 mg EAG/g en polyphénols, 43,12 ± 3,39 mg EC/g en flavonoïdes et 7,93 ± 0,74 mg EC/g de tanins. Pour Centaurium erythraea, l'extrait hydrométhanolique a présenté les teneurs les plus élevées, 64,66 ± 0,35 mg EAG/g en polyphénols et 12,07 ± 0,97 mg EC/g en tanins condensés. L’analyse par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (CPG/SM) a permis d'identifier 72 et 35 composés respectivement dans les huiles essentielles d'Atriplex halimus et Centaurium erythraea. Dans l'huile essentielle d'A. halimus, les composés majoritaires étaient le viridiflorol (40,23%), le phytol (18,24%) et le germacrène D (6,94%). Pour C. erythraea, les composés dominants étaient le β-copaen-4α-ol (38,41%), le manool (8,2%) et le carvacrol (6,43%).Les tests d'activité antioxydante ont montré une efficacité notable, avec des IC50 respectives de 502,24 et 402,4 μg/ml pour l'extrait acétonique d'Atriplex halimus, et de 433,64 et 180,5 μg/ml pour l'extrait hydroalcoolique de Centaurium erythraea. Les extraits et huiles essentielles ont été évalués contre Staphylococcus aureus, Enterococcus faecalis, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa et Candida albicans par diffusion sur disque et microdilution. Les résultats ont révélé une activité antibactérienne prometteuse contre les germes étudiés, notamment à Gram positif et négatif. L'activité antifongique était également observée,, notamment contre Candida albicans, qui s’est révélée particulièrement sensible. En revanche, Enterococcus faecalis a montré une plus grande résistance aux extraits et huiles essentielles. Ces résultats mettent en lumière le potentiel de ces plantes en tant que sources naturelles d'antioxydants et d'agents antimicrobiens, ouvrant ainsi des perspectives d'applications thérapeutiques.