Interactions des exopolysaccharides microbiens dans la dynamique complexe intestinale, suite à des maladies métaboliques

Abstract

Avec le développement de la recherche, le microbiote intestinal est devenu le « second cerveau », de la plupart des réactions métaboliques et défensives. Cette étude vise à étudier le potentiel de l'extrait méthanolique de feuilles de Pistacia lentiscus L., plante médicinale récoltée dans la région ouest algérienne pour moduler la flore dominante chez les patients diabétiques de type 2 (par rapport aux sujets sains. L’étude ethnobotanique a été entreprise dans la région d’étude, suivie d’une étude chimique de l’extrait méthanolique de deux écotypes récoltés (Mohammadia, wilaya de mascara et Mesra, wilaya de Mostaganem) suivie de l’étude de la toxicité de l’extrait sélectionné in vitro et in vivo. La seconde partie s’intéresse à une évaluation de l’activité antioxydante in vitro de l’extrait de Pistacia lentiscus, et de la toxicité et de l’effet antiinflammatoire in vitro et in vivo. Une troisième et dernière partie vise à l’étude antimicrobien et antibiofilm de l’extrait méthanolique de Pistacia lentiscus sur des germes isolés et identifiés du microbiote intestinal de sujets diabétiques (DT2) comparativement à ceux de sujets normaux (TS), en contrôlant l’action biologique de l’extrait sur les variations de production de EPS. Les premiers résultats indiquent que la plante est largement utilisée par toutes les catégories de thérapeutes en médecine alternative, où sa partie aérienne est particulièrement plus utilisée. 7 % des thérapeutes l’utilisent pour traiter les symptômes du diabète de type 2. Le screening phytochimique de l’extrait méthanolique des feuilles de P. lentiscus a confirmé la présence de concentrations élevées de métabolites secondaires dans les feuilles de P. lentiscus récoltées à Mesra (Mostaganem) par rapport à Mohammedia (Mascara), Cet extrait était un puissant antioxydant avec une IC50 intéressante pour Mesra et Mohammadia, successivement. D’autre part, les activités hémolytiques et antiinflammatoires sont doses dépendantes. Microbiologiquement, l'étude a trouvé une diminution de la quantité de lactobacilles et de streptocoques dans DT2, et une relation inverse entre entérobactéries et streptocoques dans tous les microbiotes. Sur le plan moléculaire, la production d'exopolysaccharides (EPS) a augmenté chez les bactéries à Gram-positives bénéfiques et chez les TS par rapport à DT2. Une augmentation significative de l'hydrophobicité a été enregistrée chez Escherichia coli pour DT2 et Clostridium pour TS. L extrait de la plante conrôle la prodcution des EPS et l’ydophobocité sur Escherichia coli et Clostridium à une CMI de 2mg/mL. L'extrait stimulé la croisqance de Streptococcus et Lactobacillus avec des taux des EPS significatifs. L'extrait s'est également avéré être un puissant inhibiteur de l'activité moléculaire de la surface externe des micro-organismes isolés. Chez les DT2, l'extrait méthanolique a montré un effet anti-adhésion et antibiofilm significatif pour Escherichia coli (83 % ± 0,54 et 80,58 % ± 0,83 respectivement), alors qu'un niveau inférieur a été enregistré chez Streptococcus alactolyticus (68,94 % ± 0,56 et 62,67 % ± 1,21 respectivement) et Lactobacillus brevis (68,97 % ± 0,69 et 69,49 % ± 0,52 respectivement) à 2 mg/mL pour TS. Globalement, l'étude suggère que Pistacia lentiscus L. a le potentiel de moduler la flore dominante chez les patients diabétiques de type 2 et les sujets sains, avec un effet anti-adhésion et antibiofilm significatif chez Escherichia coli pour DT2 et un niveau plus faible chez Streptococcus alactolyticus et Lactobacillus brevis pour TS.