Glyphosate « N-phosphonométhyl)-glycine » : évaluation des résidus , aspect fongicide, bactéricide et toxicologique

Abstract

Au fil des années, l'agriculture a largement dépendu des produits agrochimiques, notamment des herbicides, parmi lesquels le glyphosate figure parmi les plus utilisés au monde pour améliorer les rendements et la production des cultures. Cependant, l'utilisation excessive de cette substance entraîne des effets indésirables sur l'environnement et la santé humaine. Dans ce contexte, le processus d'isolement, d'identification et de criblage des souches bactériennes et fongiques prélevées dans la rhizosphère des céréales non contaminées de la région de Ain Fares, Mascara, a conduit à l'obtention de sept souches bactériennes du genre Enterobacter. Ces souches ont démontré la capacité de croître à différentes concentrations de glyphosate, atteignant jusqu'à 25 mg/ml. En parallèle, sept souches fongiques des genres Fusarium, Aspergillus et Penicillium ont également montré leur capacité à se développer en présence de glyphosate. Toutefois, au-delà de 16.9 mg/ml, les isolats ont manifesté une sensibilité, probablement influencée par diverses conditions environnementales. Par la suite, la sélection des isolats bactériens et fongiques s'est basée sur l'évaluation de leur potentiel de croissance et de promotion des plantes. Dans l'ensemble, seulement cinq souches bactériennes ont démontré la capacité de fixer l'azote, de solubiliser le phosphore, de produire de l'acide indol acétique et de former un biofilm. La présence de glyphosate dans le milieu a inhibé la fixation d'azote, la production d'auxine, réduit la solubilisation de phosphore et la formation de biofilm. Cependant, deux souches parmi elles ont présenté une solubilisation significative et une formation de biofilm à des doses élevées. En général, les champignons isolés ont montré une capacité de solubilisation du phosphore et de production d'acide indole acétique, mais ils ne fixent pas l'azote, à l'exception de Fusarium. L'ajout de glyphosate a entraîné une meilleure production de phytohormones pour la plupart, mais a inhibé la solubilisation du phosphore. Les résultats de la biodégradation par HPLC ont révélé la présence de Glycine et de Sarcosine dans les milieux fermentés par les bactéries. Les champignons sont peut-être capables de dégrader le glyphosate par les deux voies grâce à la présence de la Sarcosine, de la Glycine et de l'AMPA dans le milieu de culture. Cette étude a ainsi mis en lumière la capacité des souches bactériennes et fongiques isolées à être utilisées dans la remédiation des sols contaminés par le glyphosate. Dans l'essai in vivo, le glyphosate a induit des effets néfastes sur la santé des rats soumis à une toxicité chronique.